La montagne a toujours suscité mon intérêt. Ma pratique de l’alpinisme me permet de réaliser des itinérances, celles-ci remettent le milieu naturel au coeur de mon expérimentation du monde. À l’heure de l’accélération continuelle de notre société, je fais l’expérience de la durée, j’éprouve un temps propre, le mien, celui que m’autorise la montagne — un temps en tout différent de celui qui anime notre époque.
La photographie ajoute une nouvelle dimension à l’existence dans la nature sauvage, c’est à la fois le prétexte qui conditionne mes objectifs et un outil créatif qui oblige le regard. Dans ces endroits, je ressens le besoin de retranscrire en image les différentes émotions que je vis.. La plupart de mes photographies sont réalisées lors de randonnées de plusieurs jours en autonomie complète, en immersion. Cette approche photographique constitue un défi physique et émotionnel.
J’ai commencé la photographie avec le désir de rendre compte de la force du paysage en créant des images spectaculaires des montagnes que j’explorais. Pour réaliser ces images, j’étais en quête d’une lumière mettant en valeur mes sujets. Subjugué, mes photographies retranscrivaient directement ma fascination pour ces territoires. Je photographiais alors au lever du soleil, au crépuscule ou lors d’épisodes météorologiques intenses, le plus souvent sur trépied.
J’ai souhaité par la suite dépasser ce travail qui marque l’origine de mon implication en tant que photographe pour déployer un vocabulaire plus personnel, notamment dans Les montagnes hallucinées.